Les imposteurs et l’État de droit
Que certains responsables politiques s’insurgent devant la possible inéligibilité de Marine Le Pen est profondément choquant. La justice ne fait qu’appliquer le droit, elle ne créé pas les sanctions, celles-ci sont prévues par les textes votés par les parlementaires. Et nul n’est au-dessus des lois, c’est le principe de l’État de droit. Que ces femmes et hommes politiques aillent donc au bout de leur logique, qu’ils changent la loi et permettent ainsi aux fraudeurs et aux voleurs de se présenter devant des citoyens qui pourront alors choisir en toute connaissance de causes ceux qui ont la tête haute mais les mains sales. Si l’inéligibilité pour des agissements mettant en péril le fonctionnement d’une démocratie juste et saine est jugée contraire à la volonté du peuple, comment ne pas accepter alors tout acte ou propos contraire à nos valeurs, des discours ouvertement antisémites, racistes, misogynes ou homophobes, des propositions politiques visant la mort de la démocratie, des droits humains et d’une civilité pacifique entre toutes et tous ? Certains appellent de leur voeux « une liberté sans bornes, une liberté d’expression sans limites, un droit à la subversion totale ». Or, on sait à quoi conduisent ces conceptions : paradoxalement, à la fin de toute liberté. Puisque ce sont les malhonnêtes, les menteurs, les intolérants qui finissent, forts de leurs méthodes de filous, par l’emporter sur les justes et les doux.
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